Pour mes 34 ans, j’avais fait simple. Un dîner maison, mes plats signatures, pas de cadeaux, juste un message clair : « Venez à 18 h, rien n’est plus important que votre présence. »
À 18 h 45, j’étais seul.
À 19 h 12, ma sœur m’envoyait un texto : « Trop loin à faire la route juste pour un anniversaire. » Ma mère ? « Peut-être le week-end prochain. On est fatiguées. »
J’ai regardé les plats refroidir. Mon poulet rôti citronné préféré de maman, mes pommes de terre au romarin qu’Inès réclamait après chaque rupture. Tout était là, sauf eux.
Et pour la première fois, j’ai compris. Pas un oubli. Un choix.
Une fondation d’amour… ou d’abus ?

Deux ans plus tôt, après l’AVC de mon père, j’avais créé un compte familial. Discret. Efficace. Tous les mois, de l’argent était versé à ma mère, ma sœur, mon cousin David. Pas par charité. Par amour. Ou du moins, c’est ce que je croyais.
Ce soir-là, après leur silence, j’ai ouvert le portail du compte et supprimé tous les bénéficiaires. Puis, un e-mail : « Le compte est suspendu. À minuit, le distributeur ferme. »
À 1 h du matin, mon téléphone vibrait déjà.
Pas d’excuses. Pas de regrets.
Juste : « Tu ne peux pas nous faire ça. »
Et puis… une notification. Ma mère venait de tenter un virement de 3 000 €. Quelques heures après avoir refusé de venir à mon anniversaire.






