Première partie : La porte qui a tout changé
La gifle est arrivée sans avertissement.
Un instant, j’étais debout dans notre salon étroit, tenant la liste de courses que j’avais vérifiée trois fois pour que la paie de déploiement de Marcus couvre une semaine de plus. La fois suivante, la paume de ma belle-mère a frappé ma joue si fort que ma tête s’est cassée sur le côté et mon épaule a heurté le mur.
“Espèce de fille inutile”, siffla Sandra, chaque mot étant coupé. “Vous avez piégé mon fils avec une grossesse, et maintenant vous prenez notre argent pendant son absence.”
La piqûre brûlait, mais ses paroles brûlaient encore plus fort. Avant que je puisse trouver ma voix, ma belle-sœur Monica est intervenue, les yeux brillants. Elle s’est penchée si près que j’ai senti la chaleur de son souffle, puis j’ai craché sur ma joue.
“Chercheuse d’or”, murmura-t-elle, comme si l’insulte avait un goût sucré.
Derrière elle, Brett se prélassait contre mon canapé, feuilletant mon portefeuille. Il rigola en sortant les factures que j’avais mises de côté pour les courses — le salaire que Marcus avait gagné à l’autre bout du monde. Il a attisé l’argent comme des jetons de jeu.
“Regardez ça”, railla Brett. “Jeter de l’argent sur la nourriture quand la vraie famille de Marcus en a besoin.”
Vraie famille.
Les mots m’ont transpercé.
J’ai pressé ma paume contre ma joue brûlante. La douleur n’était pas seulement sur ma peau. Il vivait dans ma poitrine, serré et écrasant. Je voulais crier : « Sortez ! » Partez! Mais ma voix ne voulait pas venir. Je me tenais là, figé, une cible facile.
Puis c’est arrivé.
La porte s’ouvrit si fort que le cadre trembla.
Tous les trois se retournèrent, la suffisance toujours sur leurs visages—jusqu’à ce qu’ils voient vraiment qui se tenait là.






