La start-up nation s’inspire directement du modèle américain, mais les différences entre les deux contextes sont flagrantes. Aux États-Unis, les start-ups bénéficient de fonds d’investissement massifs, de réglementations souples et d’un marché vaste et dynamique. En France, au contraire, le droit du travail rigide, les lourdeurs administratives et un marché réduit freinent leur développement.
Une concurrence internationale écrasante
Les États-Unis dominent le secteur grâce à leur avance technologique et à des investissements massifs. En 2023, ils étaient responsables de 45,5 % des brevets mondiaux. La Chine, elle aussi, a fortement soutenu ses start-ups, mais la crise économique mondiale a ralenti leur croissance depuis 2022.
Des investisseurs de plus en plus frileux
La crise économique, marquée par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, a rendu le financement des start-ups plus difficile. Les investisseurs se montrent désormais prudents, privilégiant les projets moins risqués comme les technologies vertes. En France, cela se traduit par une augmentation des faillites : près de 10 start-ups ferment chaque mois.
Ezoic
Les dérives d’un système à bout de souffle
Des gagnants inattendus
Si la majorité des start-ups peinent à survivre, une minorité d’acteurs tire profit de ce système. Les actionnaires et cadres dirigeants des start-ups les plus prometteuses bénéficient d’aides publiques considérables avant de revendre leurs entreprises à des multinationales. Des exemples comme Drivy, racheté par des Américains, ou Zenly, acquis par Snapchat, traduisent une logique purement mercantile, éloignée des ambitions de réindustrialisation et de création d’emplois.
Le scandale BPI France
La Banque publique d’investissement (BPI France), principal organe de financement des start-ups, a été impliquée dans des affaires de prise illégale d’intérêts. En 2020, 200 collaborateurs auraient tiré parti de nouveaux produits financiers pour s’enrichir rapidement, exposant une gestion opaque et critiquable des fonds publics.
Un écosystème fragilisé par la crise mondiale
Depuis 2022, les crises économiques et les changements dans les politiques d’investissement ont affaibli l’écosystème des start-ups. Partout dans le monde, les investisseurs se détournent des projets à haut risque, et la France ne fait pas exception. Avec une diminution drastique des levées de fonds et des faillites en série, le rêve de la start-up nation semble s’éloigner.






