J’ai tout perdu la nuit où j’ai été trahie, mais le pardon m’a offert une vie que je n’aurais jamais imaginée.

Ézoïque
Puis un matin, mon téléphone a sonné.

J’ai failli ne pas répondre. Ce numéro m’était familier d’une manière qui m’a noué l’estomac.

C’était ma sœur.

Ézoïque
Sa voix s’est brisée avant même qu’elle ait pu terminer sa première phrase.

« S’il vous plaît », dit-elle. « J’ai besoin de vous voir. »

Tous mes instincts criaient non. Tous les murs protecteurs que j’avais érigés me poussaient à raccrocher.

Ézoïque
Mais quelque chose d’autre s’agitait sous cet instinct. De la curiosité. Ou peut-être de l’épuisement à force de porter la colère depuis si longtemps.

Malgré mes réticences, j’ai accepté.

Entrer dans une réalité différente
Son appartement était petit. Silencieux. Imprégné d’une sorte de calme que je reconnaissais sans pouvoir le nommer au premier abord.

Ézoïque
La première chose qui m’a frappée, c’est l’odeur. Propre, mais âcre. Puis les flacons de pilules. Des dizaines, soigneusement alignés à côté du lit.

Et puis je l’ai vu.

Mon mari.

 

Ou ce qu’il restait de l’homme que j’ai connu.

La présence assurée et forte dont je me souvenais avait disparu. Il paraissait maigre, pâle, d’une fragilité qui m’a effrayée. Lorsque nos regards se sont croisés, quelque chose s’est passé entre nous, quelque chose qui se passait de mots.

Regret.

Ézoïque
Des années comme ça.

Ma sœur se tenait à côté de moi, les mains tremblantes.

J’ai tout perdu la nuit où j’ai été trahi, mais le pardon m’a offert une vie insoupçonnée – Partie 2