La façade parfaite
Adrien Cortez est entré dans le grand hall de l’hôtel Lancaster avec la confiance d’un homme qui pensait que le monde lui appartenait. À quarante-cinq ans, vêtu d’un costume italien sur mesure, ses cheveux argentés brillaient sous les lustres en cristal. À ses côtés se trouvait Serena, jeune et radieuse, son rire résonnant comme des carillons de verre alors qu’elle s’accrochait à son bras. Adrien tendit sa carte de platine avec un sourire narquois, convaincu que le luxe achetait le silence et l’indulgence.
Le Lancaster était sa retraite choisie, l’endroit où les apparences pouvaient être cachées sous des rideaux de velours et des sols en marbre. Chaque pas qu’il faisait était régulier, chaque mot répété—jusqu’à ce qu’une seule présence brise l’illusion qu’il avait construite avec tant de soin.
La femme qu’il a sous-estimée
De l’autre côté du hall, se déplaçant avec une force tranquille, arriva Celeste Cortez. Pendant vingt-deux ans, elle avait été l’épouse d’Adrien, mais la femme qui se tenait devant lui maintenant ne ressemblait en rien à celle qu’il avait autrefois ignorée. Elle était définie par l’élégance—son costume crème coulait avec une puissance discrète, ses cheveux balayés en arrière dans un style impeccable, ses pas mesurés et inébranlables.
Des murmures résonnèrent dans le hall. Le personnel a redressé ses uniformes. Les invités ont interrompu leurs conversations. La reconnaissance s’est répandue. Ce n’était pas un visiteur ordinaire—c’était le nouveau visage de l’autorité.
La main d’Adrien tremblait alors qu’il tenait le livret d’inscription. La carte platine semblait soudain insignifiante. Le sourire de Serena faiblit lorsqu’elle réalisa que la femme qui s’approchait était bien plus qu’une simple épouse —c’était elle qui détenait les clés du bâtiment lui-même.






